Je suis Charlie
Etre unis et réfléchir !
Il y a le temps pour la compassion, le soutien et la révolte ; l'unité nationale et les manifestations républicaines en sont les illustrations légitimes. c'est notre rôle de citoyen !
Si l'heure est au recueillement, il est toutefois indispensable que dès les jours prochains nos politiques, mais aussi les médias, les intellectuels et chacun de nous se posent de pertinentes questions après avoir procédé aux bonnes analyses pour mettre en place les réponses indispensables. Dès 1956 le visionnaire André Malraux avait déjà livré un constat précurseur sur le développement de l'Islam radical !

Pour les politiques, une fois la grande manifestation républicaine passée, il conviendra de se demander comment de tels événements ont pu avoir lieu ? Comment deux hommes ont pu mettre en déroute l'ensemble des forces de sécurité de l'Ile de France, tuant au passage deux d'entre eux au cours de ces dramatiques 48 heures qui ont vu 17 personnes perdre la vie après le massacre de Charlie Hebdo, la fusillade de Montrouge et la tragique prise d'otages dans le supermarché casher.
Il ne s'agit pas d'une mise en cause des hommes et femmes qui les composent mais d'une interrogation sur l'apparente inadaptation de celles-ci à ce type de commandos, du manque de moyens (en effectif, formation, équipement, etc.) mis à leur disposition et de l'absence d'une volonté politique de leur donner une ligne d'action claire.
Parallèlement il est aujourd'hui temps que nos gouvernants élaborent une véritable politique pour lutter contre le principal terreau sur notre territoire de cette hydre dramatique qui menace notre société et gangrène l'existence de la majorité de nos concitoyens musulmans pacifistes et républicains : les zones de non-droit que constituent de nombreux quartiers de nos villes. Des zones dans lesquelles les forces de police n'osent quasiment plus entrer, dans lesquelles pullulent prédicateurs fanatiques et incultes préchant le jihad, dans lesquelles la drogue, le recel et les allocations familliales constituent les principales ressources, dans lesquelles circulent des armes de guerre par containers entiers. Des zones à l'intérieur desquelles culture et éducation tendent à disparaître...
Il n'existe pas de solutions miracles, mais l'importance de l'éducation constitue sans nul doute un élément essentiel de la lutte contre l'exclusion, la pauvreté et finalement l'obscurantisme.
Il conviendra aussi que les principaux pays occidentaux exigent - ils en ont les moyens - une prise de position claire de leurs riches "alliés" moyen-orientaux qui certes investissent des milliards dans nos économies, mais soutiennent financièrement les vitrines plus ou moins légales des fanatiques religieux.

Il s'agit d'une forme de guerre, asymétrique et barbare, qui se déroulent aussi bien sur les sols afghan, irakien, syrien, au Sahel, que sur notre territoire. Une guerre demande de la sueur et des larmes... mais aussi du courage et de l'intelligence.
Il en va aussi de la responsabilité des autres composantes de notre société !
. Nous-mêmes avec un engagement réel - et permanent - pour lutter contre la barbarie et l'intolérance en incitant notamment nos élus à prendre les bonnes décisions.
. Les médias, par exemple qui pourraient peut-être donner plus souvent la parole aux intellectuels musulmans qui sont les premiers - et ce depuis longtemps - à s'opposer au fanatisme religieux, criant dans le désert à leurs coreligionnaires que l'Islam n'a rien à voir avec la barbarie. . La communauté musulmane a aussi un rôle à jouer pour s'opposer aux extrêmistes issus de ses rangs, par la parole, la persuasion, l'éducation, l'amour ou à l'opposé la surveillance et la dénonciation. On ne peut éternellement crier à l'amalgame, rappeler l'existence d'une grande majorité de pratiquants respectueux des lois de la république et tolérer en silence que son voisin de palier ou son petit neveu prépare le jihad...
PS. Quelques lignes pour conclure, en lien indirect avec tout ceci. Dans quelques semaines se tiendra devant les Assises du Gard le procès de deux ex-membres des milices anti-islamiques ayant lutté en Algérie contre le GIA lors de la terrible guerre civile des années 90. Ces deux Algériens, résidant en France, sont accusés d'actes de torture. Pour autant alors même que l'Algérie, principale concernée me semble-t-il, a voté une loi de réconciliation nationale interdisant ce genre de procédures pour éviter que la haine perdure, quelles sont les motivations poussant notre justice et notre pays à se lancer dans un tel procès alors même que nous luttons simultanément contre les forces fanatiques dans le Sahel pour beaucoup constituées d'anciens du GIA ?
Alors certes, une convention internationale oblige les autorités françaises à juger les auteurs de ce type d'actes tout comme - en théorie - la morale, mais n'existe-t-il pas actuellement d'autres priorités ? Les tribunaux sont engorgés, la justice et les forces de police nécessairement engagées dans l'enquête manquent cruellement de temps et de moyens ! Se poser les bonnes questions après les bonnes analyses et prendre les bonnes décisions disions-nous...
Etre unis et réfléchir, plus que jamais indispensable !